Bassins de décantation de l'ancienne sucrerie de Genappe

Brève description des bassins de décantation : Créés pour le besoin de l'industrie sucrière, les décanteurs de Genappe représentent un milieu jeune à forte productivité biologique et abritent des groupements végétaux particuliers (communauté des vases exondées, par exemple), ainsi qu'une avifaune remarquable. Plusieurs espèces y trouvent d'ailleurs leurs derniers biotopes de nidification favorables, tels que le petit gravelot (Charadrius dubius), le grèbe à cou noir (Podiceps nigricollis), le tadorne de belon (Tadorna tadorna), la mouette rieuse (Larus ridibundus), etc. De nombreux autres oiseaux, limicoles et anatidés surtout, y séjournent régulièrement lors de leurs migrations ou durant la période hivernale.

Milieu physique : Le site fait partie du brabant limoneux et s'inscrit dans une région de grande culture, au sud-ouest de la ville de Genappe. Actuellement abandonné (depuis 2006), il comprend une dizaine de bassins répartis en deux blocs séparés par un chemin.

Le bloc sud-ouest comprend 5 bassins qui sont reliés entre eux par un système de vannes et étagés de façon à ce que l'eau puisse s'écouler d'un bassin à l'autre. Ces bassins ne sont plus alimentés artificiellement depuis 2004, les apports hydriques étant le seul fait des précipitations. Cela explique le développement rapide de la végétation herbacée et arbustive et la diminution de la superficie des eaux de surface.

Le bloc nord-est comprend des bassins de création plus ancienne et sont toujours sous eau. Lorsque la sucrerie était encore en activité, ces bassins étaient plus stables avec un niveau d'eau moins variable.

Les berges de ces bassins sont généralement constitués de terre argileuse, parfois aussi de ballast.

Milieu biologique : Les décanteurs de Genappe sont surtout connus pour leur intérêt ornithologique, qui a fait l'objet d'une note préliminaire par J.-P. JACOB (mars 2005).

Milieux relativement neufs et dynamique, à forte productivité biologique, ces décanteurs représentent, au sein d'une région de grande culture, des sites de reproduction très favorables pour un cortège d'espèces rares:
- le grèbe à cou noir (Podiceps nigricollis), nicheur très rare en Wallonie, dont jusqu'à trois couples ont niché sur le site (en 2001).
- le tadorne de belon (Tadorna tadorna) dont un ou deux couples se reproduisent régulièrement.
- la sarcelle d'été (Anas querquedula), nicheur irrégulier en Wallonie y compris sur le site.
- le canard souchet (Anas clypeata), nicheur irrégulier.
- le fuligule milouin (Aythya ferina), comptant jusqu'à 3 couples.
- le fuligule morillon (Aythya fuligula) avec 6 couples nicheurs.
- le petit gravelot (Charadrius dubius), nicheur rare en Wallonie mais régulier à Genappe.
- la mouette rieuse (Larus ridibundus), espèce en augmentation en Wallonie mais demeurant localisée, dont une colonie forte de plusieurs dizaines de couples est installée depuis au moins 10 ans.
- le goéland cendré (Larus canus), oiseau côtier dont une petite population originale est installée en Wallonie, avec 1 couple nicheur probable sur le site.
- le martin pêcheur (Alcedo atthis), nicheur local très probable.
- la rousserolle effarvatte (Acrocephalus scirpaceus), espèce devenue assez rare, se reproduit dans les franges de roseaux;
- la rousserolle verderolle (Acrocephalus palustris), représentée par plusieurs dizaines de couples.
- le bruant des roseaux (Emberiza schoeniclus) est présent également quoique rare sur le site.
- l'hirondelle de rivage (Riparia riparia) a niché jusque 2001 dans les berges d'un décanteur.

Les espèces de passage, lors des migrations ou pendant l'hiver, sont nombreuses et plus ou moins régulières sur le site. Celui-ci accueille en particulier une grande diversité d'anatidés et de limicoles qui en fait l'une des zones humides les plus attractives en période internuptiale. Les effectifs de certains canards, comme la sarcelle d'hiver (Anas crecca) atteignent parfois les 200 individus, ce qui représente 10% des hivernants wallons.

Parmi les limicoles, le chevalier culblanc (Tringa ochropus), la bécassine sourde (Lymnocryptes minimus), la bécassine des marais (Gallinago gallinago) sont les hivernants les plus réguliers. En passage, on peut observer les 3 espèces de gravelots (Charadrius spp.), le chevalier arlequin (Tringa erythropus), le combattant varié (Philomachus pugnax), le chevalier sylvain (Tringa glareola), etc.

Le râle d'eau (Rallus aquaticus) et la marouette ponctuée (Porzana porzana) sont régulièrement observés.

Enfin les décanteurs de Genappe hébergent des dortoirs de busards Saint-Martin (Circus cyaneus) et de passereaux comme le bruant des roseaux (Emberiza schoeniclus), le pipit spioncelle (Anthus spinoletta), etc.

toute la fiche des bassins de décantation:
http://biodiversite.wallonie.be/cgi/sibw.sgib.form.pl?SGIBCODE=1798

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